Chers amis,
Il faut pas m'en vouloir, mais j'ai eu envie de détourner cette newsletter pour parler d'autre chose. Laisser la promo de côté et écrire quelque chose. C'était mieux que parler, écrire. Je voulais écrire quelque chose à propos du mouvement. Ce que c'est, pour nous qui sommes embarqués dans cette aventure (la littérature, l'édition, le partage de nos voix et de nos écritures), qu'aller vers d'autres formes, ouvrir d'autres horizons… Est-ce encore de la promo ? Cette idée de mouvement, elle est partout. Par exemple, depuis que j'ai officiellement pris mes fonctions au début de ce mois, je ne me déplace plus sous la terre, le corps statique, enfermé dans une rame de métro, comme je l'avais toujours fait jusqu'alors. Je roule la ville à la surface, à vélo, et c'est une toute autre géographie que je touche. J'aimerais être là, m'arrêter le long d'un trottoir et passer la porte d'une librairie au hasard et voir du Publie.net sur les tables, juste en passant. On ne va pas se mentir, nous n'y sommes pas encore. On y travaille. Dans ce y, il y a : œuvrer pour une meilleure disponibilité de nos livres papier, établir de nouveaux partenariats avec les libraires et les bibliothèques, organiser des évènements, des rencontres, des lectures avec eux. Ce qui n'était pas forcément possible du temps de la coopérative d'auteurs doit désormais le devenir.
Je voulais écrire quelque chose sur le mouvement, les frontières. La présence ou l'absence de frontières. Nous n'étions pas toujours d'accord, avec Mahigan Lepage (lire absolument ses Fuites mineures parues l'an dernier chez Mémoire d'encrier, un élan, un appel d'air, tout est en mouvement là-dedans), lors de la réorganisation des collections, notamment sur le fait de fixer des frontières. Le lancement de la collection, "La Machine Ronde" qu'il va, sans mauvais jeu de mot, chapeauter, vient (aussi) de là. "Lever la frontière", écrit-il dans sa présentation : Soleil gasoil, un magnifique recueil de Sébastien Ménard, sera là dans les prochaines semaines pour l'incarner. Le mouvement, les frontières, il en est terriblement question aujourd'hui sur tous nos fils d'actu et dans tous les écrans qui nous marchent dessus au quotidien, ça n'échappe à personne. Je voulais écrire quelque chose sur, entre autres, Navigations, sur Poreuse, sur Quand les mots du récit... J'imagine que le mieux, c'est d'encore de les lire eux, pas d'arpenter autour.

Marcello Vitali-Rosati et ses Navigations
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